Récits Initiatiques
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01-03-2009 |
Lorsque j'étais très jeune, mon père a eu l'un des premiers téléphones dans notre voisinage. Je me rappelle très bien la vieille boîte en bois, bien polie fixée au mur et le petit récepteur noir, bien lustré, accroché sur son côté. J'étais trop petit pour atteindre le téléphone, mais j'étais habitué à écouter avec fascination ma mère lui parler. J'ai, par la suite découvert qu'en quelque part, dans ce merveilleux appareil, vivait une personne fantastique - son nom était "Renseignement SVP" et il n'y avait rien qu'elle ne savait pas. "Renseignement SVP" pouvait fournir le numéro de n'importe qui en plus de l'heure exacte. Ma première expérience personnelle avec ce "génie dans une bouteille" s'est produite un jour où ma mère était partie chez une voisine. Je m'amusais au sous-sol et, je me suis donné un violent coup de marteau sur un doigt. La douleur était terrible, mais il ne semblait pas y avoir de raisons pour que je crie. J'étais seul et personne ne pourrait m'entendre et me réconforter. Je faisais les cent pas autour de la maison, en suçant mon doigt pour finalement arriver devant l'escalier. Le téléphone !!! Rapidement, j'ai couru chercher le petit tabouret dans la cuisine et je l'ai traîné jusque devant le téléphone. Je suis monté dessus, j'ai décroché le combiné et l'ai placé contre mon oreille. "Renseignement SVP" dis-je dans le microphone, juste au-dessus de ma tête. Un click ou deux et j'entends une petite voix claire me dire "Renseignement". Je dis alors, "Je me suis fait mal au doigt", "Est-ce que tu saignes ?" m'a demandé la voix. Je lui réponds "Non", "je me suis frappé le doigt avec un marteau et ça fait très mal". Elle me demande alors " Peux-tu ouvrir la boîte à glace ?" Je lui répondis que oui je pouvais. "Alors, prend un petit morceau de glace et pose le sur ton doigt" me dit-elle. Après cette expérience, j'ai appelé "Renseignement SVP" pour n'importe quoi. Je lui ai demandé de l'aide pour ma géographie et elle m'a dit où se trouvait Montréal. Elle m'a aidé aussi avec mes mathématiques. Elle m'a dit que le petit écureuil, que j'avais trouvé dans le parc, la journée précédente, devait manger des fruits et des noix. Un peu plus tard, mon petit canari est mort. J'ai donc appelé "Renseignement SVP" et lui ai raconté ma triste histoire. Elle m'a écouté attentivement et m'a dit les choses usuelles qu'un adulte dit pour consoler un enfant, mais j'étais inconsolable. Je lui ai demandé "Pourquoi les oiseaux chantent si merveilleusement et procurent tellement de joie aux familles, seulement pour finir comme un tas de plumes dans le fond d'une cage ?" Elle a probablement ressenti mon profond désarroi et me dit alors, d'une voix si calme "Paul, rappelle-toi toujours qu'il existe d'autres mondes où on peut chanter". D'une certaine façon, je me sentais mieux. Une autre fois que j'utilisais le téléphone : "Renseignement SVP". "Renseignement" me répondait la voix, maintenant devenue si familière. Je lui demande alors, "Comment épelez-vous le mot réparation ?". Tout ça se passait dans la ville de Québec. Alors que j'avais 9 ans, nous sommes déménagés à l'autre bout de la province, à Baie-Comeau. Je m'ennuyais terriblement de mon amie. "Renseignement SVP" appartenait à cette vieille boîte en bois de notre maison familiale, et, curieusement, je n'ai jamais songé à utiliser le nouvel appareil téléphonique étincelant, posé sur une table, dans le corridor, près de l'entrée. Alors que je me dirigeais vers l'adolescence, les souvenirs de ces conversations de mon enfance ne m'ont jamais quitté. Souvent, lors des moments de doute et de difficultés, je me rappelais ce doux sentiment de sécurité que j'avais à cette époque. J'appréciais maintenant, la patience, la compréhension et la gentillesse qu'elle a eue à consacrer de son temps pour un petit garçon. Quelques années plus tard, alors que je me dirigeais au Collège, à Montréal, mon avion devait faire une escale à Québec. J'avais donc près d'une demi-heure entre le transfert d'avion. J'ai donc passé 15 minutes au téléphone avec ma soeur, qui vit toujours à Québec. Ensuite, sans penser vraiment à ce que je faisais, j'ai composé le "0" et dit "Renseignement SVP". Miraculeusement, j'entendis alors cette même petite voix claire que je connaissait si bien, "Renseignement". Je n'avais rien prévu de tout ça, mais je m'entendis lui dire, "Pouvez-vous m'aider à épeler le mot "réparation" ?". Il y a eu un long moment de silence. Ensuite, j'entendis une voix si douce me répondre : "Je suppose que ton doigt doit être guéri maintenant. " Je me mis à rire et lui dit "C'est donc toujours vous". Je lui dit " Je me demande si vous avez la moindre idée comme vous étiez importante pour moi pendant toutes ces années". "Je me demande" dit-elle, "si tu sais combien tes appels étaient importants pour moi. Je n'ai jamais eu d'enfant et j'étais toujours impatiente de recevoir tes appels". Je lui ai dit comment, si souvent, j'ai pensé à elle au cours de ces dernières années et je lui ai demandé si je pourrais la rappeler, lorsque je reviendrais visiter ma soeur. "Je t'en prie, tu n'auras qu'à demander Sally" me répondit-elle. Trois mois plus tard, alors que j'étais de nouveau à Québec. Une voix différente me répondit "Renseignement". J'ai donc demandé à parler à Sally. "Êtes-vous un ami ?" me demanda la voix inconnue. Je lui répondis "Oui, un vieil ami". J'entendis la voix me dire "Je suis désolé d'avoir à vous dire ça, Sally ne travaillait plus qu'à temps partiel ces dernières années parce qu'elle était très malade. Elle est morte il y a cinq semaines déjà". Avant même que je n'ai le temps de raccrocher, elle me dit "Attendez une minute. M'avez-vous dit que votre nom était Paul? " Je répondis "Oui". "Et bien, Sally a laissé un message pour vous. Elle l'a écrit, au cas où vous appelleriez. Laissez-moi vous le lire". Ce message disait "Dites lui que je crois toujours qu'il y a d'autres mondes où on peut chanter. Il saura ce que je veux dire". Je lui dis donc merci et raccrochai. Je savais ce que Sally voulait dire. |
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01-03-2009 |
Il était une fois le Magicien des Peurs Il était une fois, une seule fois, dans un des pays de notre monde, un homme que tous appelaient le Magicien des Peurs. Ce qu'il faut savoir, avant d'en dire plus, c'est que toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants de ce pays étaient habités par des peurs innombrables. Peurs très anciennes, venues du fond de l'humanité, quand les hommes ne connaissaient pas encore le rire, l'abandon, la confiance et l'amour. Peurs plus récentes, issues de l'enfance de chacun, quand l'innocence d'un regard, l'étonnement d'une parole, l'émerveillement d'un geste ou l'épuisement d'un sourire se heurtent à l'incompréhensible de la réalité. Ce qui est sûr, c'est que chacun, dès qu'il entendait parler du Magicien des Peurs, n'hésitait pas à entreprendre un long voyage pour le rencontrer. Espérant ainsi pouvoir faire disparaître et supprimer les peurs qu'il ou elle portait dans son corps, dans sa tête ou qui simplement accompagnaient sa vie. Nul ne savait comment se déroulait la rencontre. Il y avait chez ceux qui revenaient du voyage beaucoup de pudeur à partager ce qu'ils avaient vécu. Ce qui est certain, c'est que le voyage du retour était toujours plus long que celui de l'aller. Un jour, un enfant révéla le secret du Magicien des Peurs. Mais ce qu'il en dit parut si simple, si incroyablement simple que personne ne le crut. "Il est venu vers moi, raconta-t-il, m'a pris les deux mains dans les siennes et m'a chuchoté: - Derrière chaque peur, il y a un désir. Il y a toujours un désir sous chaque peur aussi petite ou aussi terrifiante soit-elle! Il y a toujours un désir, sache-le. Il avait sa bouche tout près de mon oreille et il sentait le pain d'épice, confirma l'enfant. Il m'a dit aussi: - Nous passons notre vie a cacher nos désirs, c'est pour cela qu'il y a tant de peurs dans le monde. Mon unique travail, et mon seul secret, c'est de permettre à chacun d'oser retrouver, d'oser entendre et d'oser respecter le désir qu'il y a en lui sous chacune de ses peurs." L'enfant, en racontant tout cela, sentait bien que personne ne le croyait. Et il se mit à douter à nouveau de ses propres désirs. Ce ne fut que bien des années plus tard qu'il retrouva la liberté de les entendre, de les accepter en lui, mais ceci est déjà une autre histoire. Cependant, un jour, un homme décida de mettre le Magicien des Peurs en difficulté. Oui, il voulait lui faire vivre un échec. Il fit le voyage, vint auprès du Magicien des Peurs avec une peur qu'il énonça ainsi: - J'ai peur de mes désirs! Le Magicien des Peurs lui demanda: - Peux-tu me dire le désir le plus terrifiant qu'il y a en toi? - J'ai le désir de ne jamais mourir, murmura l'homme. - En effet, c'est un désir terrible et fantastique que tu as là. Puis, après un long silence, le Magicien des Peurs suggéra: - Et quelle est la peur qu'il y a en toi, derrière ce désir? Car derrière chaque désir, il y a aussi une peur qui s'abrite et parfois même plusieurs peurs. L'homme dit d'un seul trait: - J'ai peur de ne pas avoir le temps de vivre toute ma vie. - Et quel est le désir de cette peur? - Je voudrais vivre chaque instant de ma vie de la façon la plus intense, la plus vivante, la plus joyeuse, sans rien gaspiller. - Voilà donc ton désir le plus redoutable, murmura le Magicien des Peurs. Ecoute-moi bien. Prends soin de ce désir, c'est un désir précieux, unique. Vivre chaque instant de sa vie de la façon la plus intense, la plus vivante, la plus joyeuse... sans rien gaspiller, c'est un très beau désir. Si tu respectes ce désir, si tu lui fais une place réelle en toi, tu ne craindras plus de mourir. Va, tu peux rentrer chez toi. Mais vous qui me lisez, qui m'écoutez peut-être, vous allez tout de suite me dire: - Alors, chacun d'entre nous peut devenir le magicien de ses peurs! - Bien sûr, c'est possible, si chacun s'emploie à découvrir le désir qu'il y a en lui, sous chacune de ses peurs! Oui, chacun de nous peut oser découvrir, dire ou proposer ses désirs. A la seule condition d'accepter que tous les désirs ne soient pas comblés. Chacun doit apprendre la différence entre un désir et sa réalisation... - Alors, tous les désirs ne peuvent se réaliser, même si on le désire? - Non, tous les désirs ne peuvent se réaliser, seulement certains. Et nul ne sait à l'avance lequel de ses désirs sera seulement entendu, lequel sera comblé, lequel sera rejeté, lequel sera agrandi jusqu'aux rires des étoiles! C'est cela, le grand secret de la vie. D'être imprévisible, jamais asservie et, en même temps, immensément ouverte et généreuse face aux désirs des humains. Car il y a des désirs qui ont besoin de rester à l'état de désir, pour s'accomplir pleinement. Des rumeurs disent que le Magicien des Peurs pourrait passer un jour dans notre pays... Jacques Salomé |
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07-02-2009 |
Les habitants d'Aksehir ont besoin d'un sage pour leur apprendre le monde. Ils vont chercher Nasr Eddin et l'amènent en place publique. « Que voulez-vous que je vous apprenne que vous ne savez pas ? - Tout ! - Je n'ai rien à faire avec de tels ignorants. » Et Nasr Eddin s'en va. Les dignitaires réfléchissent et demandent au peuple de répondre sans froisser le grand sage. Ils vont rechercher Nasr Eddin qui demande : « Que voulez-vous que je vous apprenne que vous ne savez pas ? - Rien ! - Alors si vous savez tout, je m'en vais. » Et Nasr Eddin s'en va, énervé. Les dignitaires réfléchissent de nouveau et demandent cette fois-ci au peuple un peu plus de compréhension avec une telle sagesse. Ils vont retrouver Nasr Eddin et le ramènent en ville. « Que voulez-vous que je vous apprenne que vous ne savez pas ? » Une moitié crie : « Rien ! » Et l'autre moitié : « Tout ! » Alors Nasr Eddin excédé, dit : « Hé bien, que ceux qui savent apprennent à ceux qui ne savent pas. » ----------------------------------------------------------------------------------------------- Nasr Eddin porte au palais du roi des figues délicieusement mûres. Sa majesté ce matin-là est d'une humeur très irritable. Il ne peut supporter la face rayonnante de Nasr Eddin qui, se dit-il, est vieux, pauvre et souvent la risée des badauds. Il saisit alors, en pleine audience et sous le regard consterné de la foule, une poignée de figues et d'un mouvement inconsidéré l'écrase sur le visage lumineux de Nasr Eddin. Et plus il jette les fruits mûrs sur cette face contrariante . Nasr Eddin répète, ravi: "Merci Allah, Allah Akbar , merci Allah." Le roi, dans un éclair de lucidité, lui demande alors: "Mais, Nasr Eddin, pourquoi dis-tu merci Allah?" "Oh altesse, c'est simple, je voulais vous offrir des noix de coco et je n'ai trouvé sur le marché que des figues!" Nasr Eddin Hodja |
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Invitation de la Folie... |
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29-01-2009 |
La Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un café chez elle. Tous les invités y allèrent. Après le café la Folie proposa : * On joue à cache-cache ? * Cache-cache ? C'est quoi, ça ? - demanda la Curiosité. * Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez. * Quand j'ai fini de compter je cherche, et le premier que je trouve sera Le prochain à compter. Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse. 1, 2, 3,... - la Folie commença à compter. L'Empressement se cacha le premier, n'importe où. La Timidité, timide comme Toujours, se cacha dans une touffe d'arbre. La Joie courut au milieu du jardin. La Tristesse commença à pleurer, car Elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher. L'Envie accompagna Le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher. La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient. Le Désespoir étaient désespéré en voyant que la Folie était déjà à quatre-vingt-dix-neuf. * CENT ! Cria la Folie. * Je vais commencer à chercher... * La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu empêcher De sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert. En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne Sachant pas de quel côté il serait mieux caché. Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité... Quand ils étaient tous réunis, la Curiosité demanda : * Où est l'Amour ? Personne ne l'avait vu. La Folie commença à le chercher. Elle chercha Au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers. Mais elle ne trouvait pas l'Amour. Cherchant de tous côtés, la Folie vit Un rosier, pris un bout de bois et commença à chercher parmi les branches, Lorsque soudain elle entendit un cri. C'était l'Amour, qui criait parce Qu'une épine lui avait crevé un oeil. La Folie ne savait pas quoi faire. Elle s'excusa, implora l'Amour pour Avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de le suivre pour toujours. L'Amour accepta les excuses. Aujourd'hui, l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours. |
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Les couleurs de l'amitié ! |
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29-01-2009 |
Un jour, toutes les couleurs du monde se mirent à se disputer entre elles, chacune prétendant être la meilleure, la plus importante, la plus belle, la plus utile, la favorite. Le vert affirma : Je suis le plus essentiel, c’est indéniable. Je représente la vie et de l'espoir. J'ai été choisi pour l'herbe, les arbres et les feuilles. Sans moi, les animaux mourraient. Regardez la campagne et vous verrez que je suis majoritaire. Le bleu prit la parole : Tu ne penses qu’à la terre mais tu oublies le ciel et l’océan. C’est l’eau qui est la base de la vie alors que le ciel nous donne l’espace, la paix et la sérénité. Sans moi, vous ne seriez rien. Le jaune rit dans sa barbe : Vous êtes bien trop sérieux. Moi j’apporte le rire, la gaieté et la chaleur dans le monde. À preuve, le soleil est jaune, tout comme la lune et les étoiles. Chaque fois que vous regardez un tournesol, il vous donne le goût du bonheur. Sans moi, il n’y aurait aucun plaisir sur cette terre. L’orange éleva sa voix dans le tumulte : Je suis la couleur de la santé et de la force. On me voit peut-être moins souvent que vous mais je suis utile aux besoins de la vie humaine. Je transporte les plus importantes vitamines. Pensez aux carottes, aux citrouilles, aux oranges aux mangues et aux papayes. Je ne suis pas là tout le temps mais quand je colore le ciel au lever ou au coucher du soleil, ma beauté est telle que personne ne remarque plus aucun de vous. Le rouge qui s’était retenu jusque là, prit la parole haut et fort : C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang, le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et de la bravoure. Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Sans moi, la terre serait aussi vide que la lune. Je suis la couleur de la passion et de l’amour, de la rose rouge, du poinsettia et du coquelicot. Le pourpre se leva et parla dignement : Je suis la couleur de la royauté et du pouvoir. Les rois, les chefs et les évêques m’ont toujours choisie parce que je suis le signe de l’autorité et de la sagesse. Les gens ne m’interrogent pas, ils écoutent et obéissent. Finalement, l’indigo prit la parole, beaucoup plus calmement que les autres mais avec autant de détermination : Pensez à moi, je suis la couleur du silence. Vous ne m’avez peut-être pas remarquée mais sans moi vous seriez insignifiantes. Je représente la pensée et la réflexion, l’ombre du crépuscule et les profondeurs de l’eau. Vous avez besoin de moi pour l’équilibre, le contraste et la paix intérieure. Et ainsi les couleurs continuèrent à se vanter, chacune convaincue de sa propre supériorité. Leur dispute devint de plus en plus sérieuse. Mais soudain, un éclair apparut dans le ciel et le tonnerre gronda. La pluie commença à tomber fortement. Inquiètes, les couleurs se rapprochèrent les unes des autres pour se rassurer. Au milieu de la clameur, la pluie prit la parole : Idiotes ! Vous n’arrêtez pas de vous chamailler, chacune essaie de dominer les autres. Ne savez-vous pas que vous existez toutes pour une raison spéciale, unique et différente ? Joignez vos mains et venez à moi. Les couleurs obéirent et unirent leurs mains. La pluie poursuivit : Dorénavant, quand il pleuvra, chacune de vous traversera le ciel pour former un grand arc de couleurs et démontrer que vous pouvez toutes vivre ensemble en harmonie. L’arc-en-ciel est un signe d’espoir pour demain. Et, chaque fois que la pluie lavera le monde, un arc-en-ciel apparaîtra dans le ciel, pour nous rappeler de nous apprécier les uns les autres. |
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Le fiancé de la princesse... |
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Écrit par Administrateur
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03-01-2009 |
Il était une fois un petit royaume où régnait un vieux roi respecté de ses sujets. Il n’avait pas de prince héritier et voulait chercher un fiancé pour sa fille de dix ans. Il fit sélectionner un certain nombre d’adolescents, plus doués les uns que les autres, les réunit dans son palais et remit à chacun d’eux un sachet de graines. L’année suivante, au jour fixé, tous les garçons apportèrent au palais les fleurs qu’ils avaient consciencieusement cultivées. Dans la grande salle du trône parfumée de verdure, les plantes étaient magnifiques et les fleurs superbes. Le roi et la reine passèrent lentement en revue les rangées de pots, la mine grave et soucieuse. Soudain ils s’arrêtèrent devant un adolescent triste et timoré, qui avait les larmes aux yeux. — Vos Majestés, dit-il, je ne comprends pas ce qui est arrivé. J’ai demandé autour de moi de la meilleure terre et des meilleurs engrais, j’ai suivi tous les bons conseils, j’ai pris le plus grand soin de vos graines, hélas rien n’a poussé. Je suis honteux d’avoir échoué, je suis venu seulement pour ne pas jeter le déshonneur sur ma famille et sur mon village. Le roi lui annonça gentiment : — C’est toi le fiancé de la princesse. Des murmures de surprise, de déception voire même de désapprobation, parcoururent la foule, mais personne n’osa contester la sentence royale. Depuis ce jour le petit garçon vécut au palais où il reçut l’éducation d’un prince héritier. Puis il monta sur le trône et régna longtemps. Au soir de leur vie, la princesse qui était devenue reine lui dévoila enfin le choix de ses parents : — Avant de mettre les graines en sachets, ma mère les avait cuites à la vapeur. Pour réussir les autres garçons avaient réparé ce qu’ils croyaient être un coup du sort ou une erreur humaine. Ils étaient certainement malins et débrouillards, ils avaient même le sens de l’initiative, ou on les avait trop bien aidés. Mais ils n’avaient pas deviné le problème de mon père : par cette épreuve il voulait trouver un fils honnête, en qui il pourrait mettre toute sa confiance, ni plus ni moins. Ensuite il aurait tout le loisir de le former, pour en faire un prince puis un roi. Le vieux roi soupira : — Nos parents étaient bien étranges, j’ai été choisi parce que j’ai bien répondu à la question, alors que je n’avais nulle conscience de l’existence de cette question. C’était donc un coup de dé ! La reine le rassura doucement : — Ne te tracasse pas vainement, à leurs yeux tu étais le plus digne de tous et jamais ils n’ont eu de doute à ton sujet. Tiré du recueil « En ramassant des feuilles de l’arbre Bodhi » du moine Thich Thanh Tu |
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