Onis Nadal En l'an de grâce 1230 Nadal le frêle troubadour Allait de village en village Pleurer la guerre, chanter l'amour Les gens le prenaient pour un fou Au regard tendre couleur de miel Mais ils l'aimaient tous comme un fils Car il brisait leur décor sombre Il racontait qu'un jour sur terre fleuriraient des cités de fer
Nées sous le signe du dragon, dressées contre la mer gisante Il disait en fermant les yeux que les étoiles seraient aveugles Les oiseaux quitteraient les cieux et les enfants mourraient tous jeunes Mais eux, les gens, ils crient, t'es fou Nadal, t'es fou Nadal !
Il continuait toujours sa voie, lui le prophète-musicien
Espérant qu'un jour ils sauraient que ce qu'il dit c'est pas du vent Il racontait qu'un jour les hommes, pauvres moutons sans liberté Seraient menés par une horde de loups menaçants et cruels Mais eux, les gens, ils crient, t'es fou Nadal, t'es fou Nadal !
Elle a dormi cette chanson sous la poussière grise des ans
Quelques garçons l'ont réveillée, d'une caresse, d'un baiser Peut-être n'est-il pas trop tard pour écouter pleurer Nadal, Il reste encore quelques fleurs mais seront-elles là demain Et nous les fous on crie : t'es vrai Nadal, t'es vrai Nadal, Nadal….
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