C'est un berger dans un pâturage en montagne, il est assis sur un rocher, fumant une pipe, regardant ses moutons se sustenter de la fraîche herbe de haute-montagne. On entend son chien japper joyeusement autour du troupeau. Quand, son regard s'arrête : en effet au loin, par le petit chemin qui mène à la vallée, plus bas, un nuage de poussière se lève, et un bruit de voiture parvient jusqu'à ses oreilles qui jouissaient auparavant de joyeux silence. La voiture arrive jusqu'à l'endroit où était notre berger. Un homme, proche de la quarantaine sort de son 4x4 Mercedes, vitres teintées, peinture métallique noire, jantes chromées rutilantes. Cet homme, s'avance vers le berger, sans avoir peur d'abimer ses chaussures Forzieri, comme il se rapproche du rocher, un coup de vent fait passer sa cravate Hermès par-dessus son épaule. "Bonjour, monsieur" dit-il au berger, en replaçant nonchalamment sa cravate parfaitement accordée avec son costume Giorgio-Armani. "'jour !" lui répondit le berger "que puis-je faire pour vous ?" "Hé bien" dit l'homme en enlevant ses Ray-Ban "Si je vous dit exactement le nombre de moutons que vous avez là, vous m'en donnez un?" Le berger tira sur sa pipe, songeur, puis : "D'accord" se contenta-t'il de répondre. L'homme retourna vers sa voiture, ouvrit le coffre, déploya une antenne satellite et commença à travailler sur l'ordinateur. Quelques minutes plus tard, il annonça, sur de lui, son chiffre au berger: "Vous avez exactement 235 moutons." "pof-pof. C'est exact, prenez donc un mouton" "Très bien, au revoir, donc." lui répondit l'homme, satisfait. Il pris la bête, la balança sur le siège arrière, se mit au volant, quant le berger se leva de son rocher, tirant de sa pipe (pof-pof) et une fois au niveau de la voiture il donna un petit coup sur la vitre. L'homme la baissa: "Oui ?" "Et moi maintenant, si je vous dis exactement quel métier vous faites, je peux reprendre mon mouton ?" demanda le berger, contre toute attente. L'homme pris un temps avant de répondre avec un sourire éclatant de ses belles dents bien rangées: "Oui bien sûr !" "Vous êtes énarque à la DGI." "Ah ! Ca alors ! Comment avez-vous deviné ?" s'empressa de répondre l'homme étonné. "Et bien, vous débarquez ici alors qu'on vous a rien demandé, vous voulez être payé pour m'apprendre quelque chose que je sais déjà, et visiblement vous ne connaissez rien à mon métier. Maintenant rendez moi mon chien."
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